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Bénin : nécessité d’adopter et d’appliquer la loi portant protection des Défenseurs des Droits Humains.
NOUS ETIONS EN MARS 2020

Mieux protéger désormais les Femmes Défenseurs des Droits de l’Homme (FDDH) et les Défenseurs des Droits de l’Homme les plus vulnérables (DDHV) en Afrique de l’ouest, c’est l’objectif d’un atelier tenu le 05 mars 2020 à Cotonou au Bénin. Il s’agit d’une session d’échanges qui a réuni 13 FDDH et 2 DDHV.
LE ROADDH et le Programme de Renforcement des FDDH et des DDHV
Conscients de la situation dégradante des Défenseurs des Droits de l’Homme dans la sous-région ouest-africaine, la Coalition des Défenseurs des Droits de l’Homme du Bénin (CDDH Bénin) à travers le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) a organisé un atelier. Ceci grâce au Programme de Renforcement de la Promotion et de la Protection des FDDH et des DDH. Ayant réuni plusieurs acteurs notamment des femmes, ce creuset de réflexion vise le renforcement de la protection des FDDH et des DDHV. Cette initiative est soutenue par deux structures à savoir la Commission Béninoise des Droits de l’Homme au Bénin et l’Agence Pénitentiaire et de la Protection des Droits de l’Homme au Bénin.

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Trois (3) communications ont été animées afin de permettre aux participants de faire un état des lieux de la situation des FDDH et DDHV du Bénin. Egalement des menaces dont ils font l’objet dans l’exercice de leur fonction. Le but est de renforcer leurs capacités sur diverses thématiques en rapport aux Droits Humains.
PAS D’AMALGAME ENTRE POLITICIENS ET DEFENSEURS DES DROITS HUMAINS
La première communication, présentée par la Directrice de l’Agence Pénitentiaire et de la Protection des Droits Humains au Bénin en la personne de Inès HADONOU TOFFOUN, aborde la déclaration de l’ONU du 09 décembre 1998 sur la protection des Défenseurs des Droits de Homme (DDH). Ladite communication situe les DDH à travers leurs prérogatives et les protections dont ils bénéficient et qui sont garanties au niveau des pays signataires à travers le monde. Toutefois, Madame HADONOU TOFFOUN a relevé les devoirs des DDH qui ne consistent aucunement à porter des critiques acerbes sur le pouvoir exécutif, mais plutôt, à s’inscrire dans une posture de conseillers. Elle a souligné également qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre politicien et DDH . Les échanges se sont élargis à la notion de DDH
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»UN TABLEAU RELATIVEMENT SOMBRE DES DDH AU BENIN »
A la suite de Inès HADONOU TOFFOUN, c’est Serge Prince AGBODJAN, Commissaire à la Commission Béninoise des Droits de l’Homme qui a planché sur la situation des DDH en général et du cas spécifique des FDDH et DDHV. Définissant le DDH comme « toute personne qui défend un droit de l’Homme qui est violé », il a présenté un tableau relativement sombre de la situation de ceux-ci au Bénin. Comme menaces, Monsieur AGBODJAN a évoqué les cas d’homicides, de disparitions forcées et des persécutions par voie judiciaire dont ils sont victimes, tout ceci occasionné par certaines lois votées au Parlement. Il s’agit de mesures restrictives prises à l’encontre des DDH et qui n’ont d’autres but que le musèlement desdits acteurs.

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Nécessité de formation et de vote de loi pour protéger les FDDH et les DDHV
Joseph GLELE a présenté la troisième et dernière communication. Il est le président par intérim de la CDDH-Bénin. Son exposé a porté sur les mécanismes de sécurisation des FDDH et DDHV. A ce niveau, les participants ont fait des témoignages sur les abus dont ils sont victimes. Tous s’accordent à reconnaitre que la menace est grande et mérite qu’on s’y attarde.
En clair, les échanges ont permis d’explorer les voies et moyens indispensables à une meilleure protection des Femmes Défenseures des Droits de l’Homme (FDDH) et les Défenseurs des Droits de l’Homme les plus vulnérables (DDHV). Cela passe par la formation et une décision politique forte qui doit se traduire par l’adoption et la mise en application effective de la loi portant protection des DDH au Bénin.
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