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Harcèlement, intimidation, emprisonnement: les Femmes Défenseures des Droits Humains au Libéria réclament plus d’équité
La LICHRD réunit les femmes DDH
Libéria, Juillet 2020, rencontre des Femmes DDH
Au Libéria, Les Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) veulent plus d’équité. Elles sont en effet confrontées à de nombreuses difficultés dans l’exercice de leur métier. Parmi ces difficultés, on peut citer les cas de harcèlement, d’intimidation, d’emprisonnement. Grâce au Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits de l’Homme (ROADDH), elles ont tenu leur première rencontre grâce au Programme de Renforcement de la Promotion et de la Protection initié en Afrique de l’Ouest en leur faveur. Ceci sous le couvert de la Coalition des Défenseurs des Droits Humains du Libéria (LICHRD). Au nombre de quinze (15), ces femmes militantes des droits de l’homme ont partagé à Monrovia leurs expériences sur le terrain. Cette réunion vise à améliorer les conditions de travail des activistes dans le pays.
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Témoignage de Femme violentée
Famatta MULBAH, directrice exécutive de ‘’Voice of the Voiceless’’ (VoV), a raconté qu’un groupe d’hommes a violenté une militante de ‘’River Gee’’, l’accusant d’être une sorcière. Ils l’ont déshabillée et battue sous le regard de plusieurs personnes comme dans un film. Il a fallu l’effort de solidarité d’un groupe de défenseurs des droits humains et d’organisations communautaires pour dénoncer cet acte auprès du gouvernement national. Malgré cela, aucune réparation n’a été obtenue jusqu’en octobre 2016 sauf que le gouvernement a promis de lancer une enquête et de mettre les auteurs présumés à la disposition de la justice.
Besoins de formations pour mieux défendre leurs Droits
Cette rencontre de Monrovia a favorisé les échanges sur les risques de leur travail, mais également, sur les dispositions à prendre pour y faire face. La nécessité d’organiser périodiquement des réunions pareilles est de mise. Désormais, les FDDH se réuniront tous les trois (03) mois pour discuter des problèmes qui entravent leur travail et des défis à relever. Entre autres défis, il y a celui de l’équité entre Homme et Femme. En effet, au Libéria, les femmes sont victimes de marginalisation par les hommes. Pour illustrer ces affirmations, les participantes à cette rencontre ont fait des témoignages sur des cas de violation très graves. Cette situation fait appel à la nécessité de renforcer l’autonomisation des femmes et la surveillance communautaire contre l’intimidation et le harcèlement des Femmes Défenseures des Droits Humains. Il est aussi impérieux d’octroyer plus de financement aux femmes pour qu’elles soient proactives. Egalement, initier des formations à leur profit afin qu’elles comprennent véritablement l’enjeu des Droits de l’Homme.
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Des difficultés qui entravent l’égalité entre les femmes et les hommes
Les chefs traditionnels et/ou les autorités gouvernementales interfèrent dans le travail de défense des Droits de l’Homme. L’Etat hésite à élaborer une loi qui protège les militantes des droits de l’Homme. Il se pose également le problème de financement car, le soutien de probables donateurs est très réduit. A cela, il faut ajouter l’insuffisance d’informations pour mener les enquêtes et l’accès difficile à la justice en cas de violation de droit.
Renforcer le réseautage entre les FDDH pour une efficacité d’actions
Pour une meilleure protection des FDDH, plusieurs recommandations ont été faites. Il s’agit notamment d’intégrer l’éthique et la détermination dans leur travail. Elles devraient également créer des groupes Messenger ou WhatsApp pour plus de synergie dans la lutte. Aussi, il leur est demandé de procéder à des sensibilisations sur les problèmes affectant les femmes défenseures des droits humains. Cette sensibilisation doit également se faire par les médias, radios, notamment, sur l’État de droit et les droits de l’homme.