Opinion

Complexe Scolaire Agblangandan à Sèmé-Podji : l’inondation à l’école, le désespoir et la maladie aux responsables et apprenants !

Enseigne de l'Ecole déposée dans une salle délabrée du Complexe
Enseigne de l’Ecole déposée dans une salle délabrée du Complexe

Il a ouvert ses portes le 16 Octobre dernier à l’instar de tous les autres complexes et écoles sous l’administration de l’État. Malgré le tableau désastreux et piteux qu’il a présenté, les parents venaient inscrire leurs enfants, les responsables et enseignants vaquaient à leurs occupations. Notamment : établir les fiches de cours, donner la liste des fournitures scolaires et le contenu de l’emploi du temps. Les petits apprenants gambadaient à la joie de retrouver leurs anciens camarades de classe…

Une Salle de Classe dans un état piteux entouré de mauvais herbes et de flaques d'eaux boueuses
Une Salle de Classe dans un état piteux entouré de mauvais herbes et de flaques d’eaux boueuses

Mais environ une semaine après cette reprise, le désarroi qu’ils ont pensé pouvoir ignorer, a fini par étouffer les usagers du complexe scolaire de base Agblangandan, situé dans la commune de Sèmé-Podji. Une commune qui fait le lien entre les capitales économique (Cotonou) et politique (Porto-Novo).

Des écoliers devant des salles de classe jonchées de mauvaises herbes et encerclées par l’eau de l’inondation.

Les mauvaises herbes y ont élu domicile. Les flaques d’eau verdâtre ne sont pas des moindres. On y perçoit des nids d’insectes. Les marécages ont remplacé la terre sablonneuse. Pourtant, on n’est pas dans un village reculé et abandonné du pays.

Sèmé-Podji est une commune de six arrondissements avec plus de trente mille habitants. L’agriculture, la pêche et la vente de canne-à-sucre sont les activités économiques principales de la ville. Sans oublier les centaines de vendeurs de véhicules d’occasion qui ont construit des parcs d’auto sur plusieurs hectares de la localité.

Malgré ce patrimoine ou cette source économique qui devrait permettre aux autorités locales à bien et mieux exercer la décentralisation, plusieurs infrastructures sont laissées pour compte dont l’école primaire Agblangandan construite en 1956, quatre ans avant l’accession du Bénin à l’Indépendance.

Les images et les interventions qui vont suivre, illustrent à juste titre la situation déplorable et alarmante de cette infrastructure scolaire.

Constante Sika AWEKOUN : Directrice du groupe C. 14 ans de service dans l’école.

La directrice du groupe C entourée de parents d'élèves et d'écoliers dans l'eau dans le complexe
La directrice du groupe C entourée de parents d’élèves et d’écoliers dans l’eau dans le complexe

« La situation que nous sommes en train de vivre aujourd’hui est désastreuse. Je n’ai jamais vu ça. Mais à l’impossible, nul n’est tenu. Je vous demande de déclarer cette zone, zone rouge. On vit des situations très difficiles. Les autorités interviennent mais elles n’ont pas cette compétence. Nous n’avons pas assez de ressources…

« …Et c’est la gratuité qui a tout bazardé. Avec la gratuité, les parents d’Agblangandan qui ne maîtrisent pas les objectifs, le fondé de la gratuité exagèrent. Les enfants, du début de la rentrée scolaire jusqu’à la fin, ne veulent même pas acheter un bâton de craie. Ils disent qu’on a déjà déclaré la gratuité et c’est fini. Gratuité pour eux, c’est venir à l’école les bras branlants…

« …Les parents démissionnent. Ils disent que les enfants ne peuvent pas étudier dans ces conditions. D’ici deux ou trois mois, nous allons enregistrer des cas de diarrhées. Les enfants sont chaque fois malades…

« …L’école est comme un trou. Alors qu’Agblangandan est situé entre deux grandes villes : Cotonou et Porto-Novo. Je demanderai au gouvernement de prendre des spécialistes pour venir faire l’étude du milieu afin de savoir les dispositions à prendre à l’avenir. »

Pascal ADOUEKONOU : Chargé des Infrastructures du Complexe Publique

« Depuis des années, nous sommes en train de nous confronter à une inondation terrible. Malgré les réunions et les appels à l’aide, aucune autorité ou bonne volonté n’a répondu favorablement…

« …La solution est de drainer l’eau, qu’elle trouve sa chute dans le Lac Nokoué. Mais ceci n’arrange pas les habitations environnantes parce qu’elles sont aussi dans l’inondation »

Daniel DOTOU : Sage et Conseiller du Bureau des parents d’élèves de l’école.

« Les enfants tombent malades et souffrent. L’année passée, le Président de la République a procédé à la pose de la première pierre de trois modules de classes mais le tout est construit avec du bois, en matériaux précaires. Il a promis revenir pour faire la construction en matériaux définitifs. Depuis, il n’est pas revenu ; on l’attend…

« …Les bois sont déjà déchirés. Nous sommes dans le problème. Il faut que notre président vienne à notre secours. Le Maire est là, il ne réagit pas. Le Chef d’Arrondissement aussi ne nous regarde pas. Ils nous donnent de fausses promesses. Nous en avons assez… »

Latifatou ALASSANE : Mère de trois écoliers inscrits dans le complexe.

Des Ecoliers trainant dans l'eau et gais à la vue de la caméra
Des Ecoliers trainant dans l’eau et gais à la vue de la caméra

« …Au temps des élections, nous sommes sortis avec des lampions sur la tête pour faire la campagne. Nous avions foi en eux et ils ont été élus. Aujourd’hui, ils nous ont abandonnés…

« …Nos enfants ne sont pas des poissons pour vivre dans l’eau. Nous sommes dans notre pays mais on dirait des réfugiés. Nous ne pouvons pas payés les fournitures pour encore contribuer à construire l’école. Nous implorons l’aide du gouvernement »

Prince OUSSOU : Écolier

« L’école n’est pas bonne parce qu’il y a partout de l’eau polluée ; des déchets et des arbres. Pour arriver à l’école, je passe dans l’eau. J’invite le Maire et le gouvernement à venir à notre secours. »

Majoie : Ecolière

« Je veux dire à Mathias GBEDAN et aux personnes de bonnes volontés de venir nous aider »

Souhait

Notre mission sur ce blog, (nous l’avons noté dans notre ‘A Propos’) est de travailler, d’inciter les décideurs, les partenaires techniques et financiers et les bonnes volontés à améliorer l’image de notre pays. Nous appelons donc les décideurs et toute autre personne à s’intéresser à cette école.

Ganiath BELLO

Publié le 03 11 2014

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