Culture
GOHOU EN SPECTACLE : LE RIRE AU MENU, L’AFRIQUE S’AFFRANCHIT…

Michel Gohou ou la détente assurée
Une fin de semaine pénible pour certains, heureuse pour d’autres. Après cinq jours de vie de plus à traverser la pollution, slalomer entre deux accidents, enjamber des sortilèges rocambolesques, subir des crampes d’estomac avant le paraphe d’une alliance… penser se retrouver dans une salle en plein air, semi éclairée et noire de monde attendant l’humoriste de nationalité ivoirienne et burkinabé; suffit à relaxer ses nerfs. C’est quand même Gohou, l’acteur à l’humour conjugué au naturel » !
Ses pieds n’ont pas fait un mètre sur l’estrade de l’Institut français de Cotonou au Bénin que les ovations ont résonné chez le grand voisin du côté gauche du centre culturel lorsqu’on se retrouve en face du public. Il a d’ailleurs démarré son spectacle par lui. Ils sont potes. Du virus Ebola, de l’insécurité, de « cléclé » ou Clémentine son épouse et de Bohiri, son partenaire des coups bas concoctés à l’encontre des femmes dans la série « Ma famille » ; il en a fait cas.
Mais je n’écris pas sur ce blog pour faire un résumé du spectacle. Ce n’est pas utile.
Je veux reconnaître à l’homme son mérite et à l’Afrique son talent.

Les bâtisseurs du Continent
J’aurais entendu dire que sur les autres continents, certains nous considèrent toujours comme des sauvages, des non ou des mal nourris, des malades chroniques, des clés à TR/Graffor.20717.1 ou à worm/Dorkbot.AG.1. Selon l’adage, « il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir». Mais n’en faisons pas ici un débat.
Parce que l’Afrique subsaharienne demeure une région sous-développée, il n’est pas du tout interdit de constater dans cette marée, dans ce potentiel humain ; des compétences qui n’ont pas fréquenté Juilliard avant d’étaler leur génie sur la scène internationale. Des hommes et des femmes affranchis du sous-développement, qui, malgré leur arbre généalogique non glorieux ou non affiché dans le palmarès des hommes de pouvoir ; sont dotés de pouvoir inné et représentent un pouvoir certain.
La Côte-d’Ivoire de Michel Gohou ne peut plus se passer de son fils. Qui ne voudrait pas voir et revoir « le bout d’homme » au rire éclatant ? L’Afrique ne peut pas non plus se priver de ce talent. L’Institut Français n’a pas besoin de vociférer dans les spots publicitaires pour faire foule. Quelques affiches sur les réseaux sociaux ont largement suffi. Malgré l’augmentation du prix unitaire des billets d’entrée peu avant le démarrage du spectacle, monde a afflué. Pour dire que mieux qu’un humoriste doué, Michel Gohou est pour l’Afrique une mine d’or à exploiter dans les règles de l’art. Car la culture va au-delà des éclats de rire.
Ganiath BELLO