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SENEGAL : Sensibiliser les chefs coutumiers sénégalais au travail des Femmes Défenseures des Droits de l’Homme
Dakar, Mars 2020
Au Sénégal, le travail des Défenseurs des Droits Humains n’est pas aisé au regard des risques qu’ils courent au quotidien et des violations dont ils font l’objet. Cette situation préoccupe la Coalition Sénégalaise des Défenseures des Droits Humains (COSEDDH). Elle a initié un atelier d’échanges avec les Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) et les Défenseurs des Droits de l’Homme les plus vulnérables. Tenu à l’hôtel Wakola de Dakar, cet atelier a réuni une quinzaine de femmes et hommes acteurs des Droits Humains.
ENTRE CONTRAINTES ET DEFIS
La Pesanteur socioculturelle et l’influence des chefs coutumiers et traditionnels, la peur du regard d’autrui, les menaces, les atteintes à la dignité, à l’image et à la vie privée des Femmes défenseures au moyen des TIC, les viols et les meurtres de femmes, le rejet du leadership féminin. A cela, il faut ajouter le manque de formation sur les principes des Droits Humains et les stratégies d’exercice du travail des Défenseures Des droits Humains. Voilà ainsi peint le tableau des difficultés auxquelles font face les Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) et les Défenseurs des Droits Humains les plus Vulnérables (DDHV) du Sénégal. Des difficultés qui minent leur travail sur le terrain.
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COSEDDH (Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits de L’Homme)
Les travaux en groupe lors de cette rencontre ont permis de se pencher sur les défis à relever pour une protection plus efficace. La liste est longue, mais on peut retenir :
- Inclusion des femmes et des jeunes filles dans les processus de décision
- Plus de représentativité de femmes dans les instances de prise de décision
- Mise en place des comités d’échanges et de concertation avec les chefs coutumiers
- Protection des femmes et de leurs droits par une loi constitutionnelle
- Renforcement des capacités des femmes défenseures des droits humains
- …
Les Communications
Trois figures de proue de la Défense des Droits Humains au Sénégal ont marqué de leur présence cette session d’échanges qui est une première dans le pays. Il s’agit de Oumy SYA SADIO, chargée de programmes Accès à la Justice des Migrants à Amnesty International, de Aminata DIEYE, chargée de programmes Education aux Droits Humains à Amnesty International et de Gaspard Onokoko Onosal représentant la Coalition Sénégalaise des Défenseures des Droits Humains.
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Après une présentation des conditions dans lesquelles exercent les militants des droits de l’Homme au Sénégal, Oumy SYA SADIO a fait un aperçu sur le cadre juridique sénégalais, régional et international qui régit l’action des militants des droits humains. Elle a également mis un accent particulier sur la Déclaration sur les Défenseurs des Droits Humains et les stratégies proposées par la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains.
L’occasion a permis aux participants de s’imprégner des missions de la Coalition qui a pour objectif la préservation de la dignité des acteurs des Droits de l’Homme au Sénégal. De même, les communications ont été le lieu pour faire certaines clarifications conceptuelles, notamment, sur ce qu’est le Défenseur des Droits Humains. Souhaitée pour être rééditée afin de constituer un cadre de concertation permanent, cette première rencontre de la COSEDDH marque le point de départ d’une protection plus accrue des Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) et des Défenseurs des Droits de l’Homme les plus Vulnérables (DDHV) au Sénégal.
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