Les Faits
Une vidéo a défilé sur les réseaux sociaux. Une jeune femme est violée à ciel ouvert dans un champ devant témoins qui portables en mains et filment, en rient et papotent. Selon la page diffuseuse de la vidéo, le violeur est l’homme qu’elle aurait refusé d’épouser et on la force à l’acte sexuel avec lui contre son gré afin d’abdiquer finalement peut-être.
Certaines possibilités d’inconvénients
Balzac avait dit : « Ne commencez jamais un mariage par le viol ». Dans le pire des cas, je ne veux pas imaginer qu’un enfant sorte de cet acte abjecte. Elle ne l’aimera jamais parce qu’il lui rappellerait constamment ce jour où on lui a ôté son droit naturel d’être un être humain. Une autre menace pour les sociétés aurait vu le jour.
Je ne veux pas imaginer au lendemain de cet acte ignoble, les rires aux éclats, les moqueries, les regards suspects et indécents ou la pitié qu’elle verrait, qu’elle lirait, sentirait dans le regard de son environnement, auprès des gens avec qui elle avait ses habitudes, certains témoins de cet acte insalubre ou à qui on a passé la vidéo par le canal de l’internet. Moins que ça a conduit au suicide sous d’autres cieux.
Un homme, une vilénie avec à la place du cerveau des crottes pour chien, qu’elle ne voulait pas (avec raison si on voit ce qu’il lui fait finalement !) ; lui fait vivre ça en public, ce n’est pas demain qu’elle changerait d’avis sur lui et apprendrait à l’aimer !
Sauf pour le plaisir de l’humilier et lui-même par la même occasion, aucune raison acceptable ne peut justifier sa participation à ça s’il la voulait vraiment comme compagne pour la vie, devant Dieu et les Hommes. Parce que pour aimer ou pour recevoir et donner du plaisir sexuel, les témoins, les images filmées, le lieu, l’agressivité validée malgré le refus sont totalement hors contexte.
RAPPORT ENTRE LES DROITS
Voilà l’image que nous renvoient nos sociétés au 21ièm siècle. Actuellement où les plaidoyers n’en finissent pas pour faire d’internet et du numérique, un droit fondamental, un droit humain ; des individus qui en ont déjà une part non négligeable, l’utilisent pour porter atteinte à la race humaine et ceci de la plus vile des manières.
Le droit numérique si l’on veut l’expliquer littéralement, reconnait à chaque personne le droit d’avoir accès et à moindre frais à l’internet sécurisé et permanent. Ce qui permettrait à l’être humain de s’épanouir, de se développer et prétendre à une super-humanité. Pour en arriver là, il faut de l’investissement, d’énormes investissements dans les infrastructures et des tonnes de plaidoyers pour convaincre les gouvernants de chaque pays d’adhérer à cette cause humaine et humanitaire.
La Déclaration Africaine des Droits et Libertés de l’Internet en son point 2 parle d’accès et d’accessibilité à internet et explique :
“ L’accès à l’Internet devrait être disponible et accessible à tous en Afrique sans discrimination aucune fondée notamment sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, les opinions politiques ou autres, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou sur toute autre situation…”
Autrement dit, tout Africain qui n’aurait pas accès à l’internet se voit ainsi voler, violer une part de ses droits humains.
Les faits précédemment relatés se dérouleraient à Adja, localité dans le Couffo au Bénin. Le Bénin faisant partie des 54 pays de l’Afrique ; ces Africains qui ont filmé cette scène de viol et l’ont publié et/ou partagé en dehors du fait de l’avoir reluquée à plusieurs reprises pour satisfaire leur libido incomplet, quel ou quels loi (s) s’appliquerait (aient) à eux ?
La victime pourrait se référer au code du numérique au Bénin et porter plainte contre toutes les personnes présentes lors du crime et qui détiennent un smartphone. A part la plainte pour viol en public. Elle peut se faire aider par un homme de droit et demander des dédommagements au mieux des cas si elle veut leur épargner la prison et ses vices et si les juges sont favorables à sa décision.
Mais dans un contexte plus général et pour ne pas arriver à ces types de crimes numériques, l’une des solutions les plus efficaces serait l’éducation numérique. Ainsi, lorsqu’on demande et/ou demandera aux gouvernants et organisations internationales d’accepter et de tout mettre en œuvre afin que le numérique et internet soient des droits à part entière, il faudra aussi travailler sur les politiques relatives à l’éducation numérique. Cela dans une certaine dynamique passe par des formations, des sensibilisations et la vulgarisation des mesures répressives.
Mais je peux être une pessimiste d’occasion car manger à sa faim n’est pas encore un droit humain sur la terre des hommes.
C’est terrible de continuer de constater dé tels actes suffisamment et profondément attentatoires aux droits humains les plus élémentaires.
Ce billet vient rappeler qu’il reste encore davantage de travail d’éducation aux droits humains à accomplir telle que prévue par l’article 40 de notre Constitution. Le chantier demeure entier.
Nous espérons que la Commission Béninoise des Droits de l’Homme installée depuis le 03 janvier 2019 y jouera parfaitement sa partition avec une mise à disposition effective des ressources par le Gouvernement sans oublier que c’est un chantier qui appelle les ONG à poursuivre et consolider leurs actions.
Espérons également que le Procureur de la République territorialement compétent puisse se saisir dû dossier et que justice soit rendue à la victime.
Merci pour votre belle contribution Monsieur Montesquieu. Nous vivrons toujours d’espoir, c’est certain. Selon une source, une instance compétence en la matière enquête sur l’affaire. Nous sommes également en face d’un cas qui interroge les consciences sur les différentes définitions que les internautes donnent à l’internet.