Femmes

A bâtons rompus avec Léa GLAGO : La Rédactrice en chef de Radio TOKPA se dévoile

 

Elle porte en horreur les clichés. Les préjugés, n’en faisons même pas cas. Car clichés et préjugés, elle les a confiés à la bonne vieille gomme qui n’en a fait qu’une bouchée. Généreuse dans l’âme à la proportion de ses rondeurs qui rappellent les collines de Dassa et les courbes de la belle femme africaine, cette maman de deux filles, au quotidien, mène son combat ; marche pour stabiliser le vent, rattraper le temps et immortaliser ses rêves. Tout en reconnaissant leurs mérites à ces femmes qui sont des leaders, celle qui a retenu notre attention n’en sera pas moins une. C’est d’ailleurs l’un de ses principaux objectifs.

PREMIERS CRIS

A des époques révolues et/ou au sein de certaines ethnies encore, elle serait considérée comme une enfant sorcière. Issue d’un père et d’une mère originaires du Mono (dans le sud-ouest du Bénin), Léa GLAGO de son nom de média, a poussé son premier cri sous forme de pleurs un mardi en se présentant par le siège ! Cette enfant dit ‘’sorcière’’ dès son premier souffle, prenait déjà le contre-pied d’une existence plate, monotone, fataliste et téléguidée par certaines traditions, celles qui exigent de la femme qu’elle devienne mère déjà à l’âge de 13 ans ou 14 ans. Toute sa véritable identité en n’omettant rien, sonne comme une mélodie qu’on pourrait insérer dans un rythme endiablé. Sèna Léa Georgine Abla Agossi GLAGO épouse LISSANON.

CRIS REVELATEURS

Léa GLAGO encadrée par deux artistes en studio
Léa GLAGO encadrée par deux artistes

Son deuxième cri, ce sont ses professeurs de littérature au secondaire qui l’ont décelé à travers ses prestations réussies d’oratrice lors des journées culturelles. Entre les lettres modernes et la communication, son choix était vite fait. Ne voulant surtout pas perdre le temps, elle profite des vacances post-Baccalauréat pour suivre le programme « Antenne Vacances » qu’avait initiée la Chaîne Nationale de Télévision ORTB. Ce fût ensuite le tour de la radio universitaire « Radio Univers » et de Radio TOKPA de bénéficier des talents de la nouvelle jeune journaliste qui aiguisait ses armes.

Si Annick BALLEY et «les autres femmes de la télévision nationale de cette époque » ont réveillé en elle la motivation, Mouf LIADY et Serge AYAKA l’ont aidée à mieux affûter ses prédispositions. « Mes premiers pas ont été soutenus par les conseils de Mouf LIADY alors Directeur de l’ORTB et Serge AYAKA, rédacteur en chef de Radio TOKPA. Ils m’ont appris à contrôler la peur de mal faire. » se souvient-elle.

« Il faut dire que j’ai été formée au départ sur le tas. Mais bien plus tard, j’ai compris qu’il me faut avoir des diplômes professionnels. J’ai donc suivi une formation qui m’a permis de soutenir une licence professionnelle. Cela m’a ouvert les portes de la télévision. J’ai animé des émissions sur la télévision nationale. Aujourd’hui je participe à l’émission matinale 5/7matins de l’ORTB. »

CRIS CONFIRMES

Si en 2004, elle a débarqué sur Radio Tokpa avec comme casquette ‘’stagiaire’’ et a été formée par le rédacteur en chef d’alors, douze ans après, elle fait honneur à son ancien supérieur hiérarchique en se voyant confier en Septembre 2016 le même poste ; celui de rédactrice en chef. Une responsabilité que peu de femmes journalistes au Bénin ont le privilège et la chance d’assumer. Les hommes du milieu étant souvent plus engagés.

 

Léa GLAGLO n’est pas que rédactrice en chef qui ne fait que superviser le travail de ces collègues et collaborateurs. Sur le terrain de reportage, ces collègues remarquent souvent une dame de taille moyenne, ronde et très joviale, l’enregistreur au creux de sa main. « Je suis la rédactrice en chef actuelle de radio Tokpa. Mais avant j’ai été la secrétaire adjointe de rédaction. Mais je n’ai pas été chargée d’occuper ces postes du jour au lendemain. J’anime les éditions du journal, des émissions de santé, de société, de politique et de divertissement. » Tous les dimanches de 11h30 à 14h, les auditeurs de la radio partenaire ont droit à une émission dénommée « À l’ombre du grand baobab ». Elle y fait office d’animatrice principale. Santé pour tous et Parole aux Enfants sont d’autres émissions dont elle a la responsabilité et auxquelles elle prête sa voix et son savoir-faire.

Léa GLAGO n’est pas active seulement sur Radio TOKPA. Elle l’est aussi sur Esae TV où elle présente Le Débat, une émission généraliste qui se concentre sur l’actualité.

Au-delà de ses engagements professionnels, elle poursuit son cursus universitaire à ESAE, l’école Supérieure d’administration et d’économie, de Journalisme et des Métiers de l’Audiovisuel.

CRIS AUTHENTIQUES

« Ma réalité professionnelle est celle de nombre de femmes béninoises des médias. Elle est faite de course contre la montre et se résume à la recherche, au traitement et à la diffusion de l’information. C’est surtout une vie où en tant que femme, je dois prouver au quotidien que je connais mon métier. Quelques soient les contraintes, je fonce, j’avance pour atteindre le but ultime…

…J’ai une vie de famille ordinaire, comme on peut l’imaginer dans notre contexte socio-traditionnel. Elle est celle d’une jeune étudiante qui s’est éprise d’un beau jeune homme du métier qu’elle a aimé au point de lui faire deux magnifiques petites filles : Ahuéfa Marie-Immaculée Hillary et   Mahuéna Conceptia Kimberley…

…C’est vrai qu’au départ je me suis faite beaucoup d’illusions au point de rêver d’une vie parfaite et digne des contes de fée. Vie de rêve bien différente de la réalité. Dure réalité qui te pousse à te rendre compte que c’est difficile de concilier vie familiale et vie professionnelle. Avec une famille et des enfants, plus difficile de s’en sortir. Car il faut être présent pour soi, son travail et sa famille.»

Ces confidences de la journaliste béninoise dépeint le quotidien de toutes ses consœurs qui à la fois, tiennent à préserver et respecter les valeurs socio-traditionnelles, et épouser les pas de la modernité qui implique l’autonomisation ou l’indépendance professionnelle, économique de la femme. Autrement dit, être et assurer à la fois le statut de femme (beauté, séduction, abnégation, douceur, créativité), de mère (responsabilité, rigueur, douceur, attention, prévoyance, patience) et de professionnelle (challenges, récompenses, grades, fierté, dignité). Pour elle, cela sonne plutôt comme un défi.

CRIS DE DEFIS

 

« Convoler vie privée et vie professionnelle pour une femme mariée et mère dans le monde de la presse au Bénin n’est pas et ne saurait être une utopie. Au contraire je pense que pour bon nombre de femmes c’est un challenge, un défi à relever, un obstacle à surmonter. Dans le monde du travail aujourd’hui où seul le profit est la priorité…

…Il est donc impossible de dire que dans le monde de la presse il faut faire des concessions à la femme quel que soit son statut. Mieux, y parvenir c’est confiner toujours la femme dans la catégorie du sexe faible. Je pense que concilier ces deux vies n’est pas chose aisée mais il faut le faire. L’assumer, se surpasser et surtout ne jamais faillir dans aucun de ses rôles. L’exemple à donner à nos enfants ou le modèle à être pour eux en dépend. Je suis convaincue qu’à ce prix, le respect sera de mise et les discriminations cesseront un jour d’elles-mêmes. Car il n’y aura plus de femme à brimer par la société mais des femmes à respecter, à encourager, à aimer… »

CRIS DE CŒUR

« Mon rêve est de démontrer qu’une femme peut faire le métier parce qu’elle a quelque chose dans la tête à vendre. Pas son plastique comme ce fût le cas selon certaines mauvaises langues dans le domaine de l’audiovisuel au Bénin. Je veux être un exemple à suivre, impacter le monde. »

 

C’est comme une couverture. Un pull-over ou un manteau. Lorsque l’on ne l’a pas, on a la prétention de ne pas en avoir besoin. On expose en période de fraicheur surtout, la délicatesse de son enveloppe cutanée à toutes sortes d’agressions visibles et invisibles. Mais lorsqu’on la porte sur soi… Délice et bien-être. On a l’impression d’être enlacé par l’être aimé, tous deux entrelacés dans des draps douillés. Sèna Léa GLAGO est ainsi faite. Une couverture dont on ne peut plus se passer une fois l’avoir mise. Sympathique, efficace, dynamique et prête à relever tous les défis qui s’imposent à elle.

Ganiath BELLO

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Les Cahiers de Ganiath

Je suis Ganiath BELLO, celle qui se cache derrière Elles Médias. Elles Médias, c'est un blog-magazine qui parle de femmes, d'entrepreneuriat, de numérique et de culture en Afrique. Ce blog-magazine, c'est pour autrement faire du journalisme. Un métier qui toujours a été ma passion. Si on nous tacle d'être les "apporteurs de mauvaises nouvelles à travers le monde"; je veux me compter parmi les blog-médias qui ne révèlent que les côtés positifs, motivateurs et brillants de notre cher continent MAMA AFRICA! Vos contributions de toutes sortes: commentaires, abonnements, likes, suggestions, achats de tranches publicitaires, partenariats sont donc très très très et plus que les bienvenues... MERCI de vivre avec moi, Mon Rêve! Bisous et essayez toujours de garder la pêche! C'est toujours mieux.

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