Femmes
Akossiwa DOKPODJO : elle soigne le rêve et le cœur des filles-mères
Elle n’est pas une héritière, ni une aristocrate ou chanceuse au jeu de télé-million ! Loin s’en faut… Issue d’une modeste famille et s’échinant au quotidien pour réussir sa carrière professionnelle, cette jeune femme d’à peine vingt-neuf (29) ans s’est donnée depuis quatre ans pour responsabilité la mission qu’un gouvernement peut assigner à toute une direction publique d’un ministère de la famille ou de l’éducation secondaire.
Et quand je dis responsabilité, ce n’est pas dans le sens d’une corvée pour elle. Elle a rêvé éveillée, d’un meilleur avenir pour les mamans précoces et dès qu’elle a pris contact avec le monde du blogging et a commencé par percevoir une mensualité, son rêve connait sa phase de mise en œuvre et de réussites fussent-elles modestes !
EducFilleMère, c’est parti donc d’un blog www.blog.educfillemere.org en Novembre 2014. Rencontrer des jeunes élèves qui ont abandonné les classes à la suite d’une grossesse sur les bancs ; recueillir leurs témoignages et dans un article, publier leurs histoires sur la plateforme web afin de susciter du mécénat. Faire donc appel à du parrainage pour les aider à reprendre l’école et avoir leurs diplômes scolaires. Ensuite, de l’idée de blog, EducFilleMère est devenu une association.
Comment se fait son travail ? Elle cible à base de certaines données et avec deux ou trois membres (jeunes étudiants) de son association, parcourent des communes où le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas négligeable. L’équipe rédige alors un mode opératoire, une fiche d’enquête, prend des contacts des responsables de la commune, et pose sa valise dans la zone ciblée. De maison en maison, d’établissement secondaire en établissement secondaire, de places publiques à places publiques, Akossiwa DOKPODJO et ses »lieutenants » interrogent les adolescentes pour mieux percevoir leurs problèmes, leur soumettent une liste de questions.
Ils rencontrent leurs parents ou tuteurs, des enseignants, des élus locaux pour aussi organiser des séances de sensibilisation des jeunes femmes et jeunes hommes sur les risques de rapports sexuels non protégés et l’importance d’achever sa scolarité, avoir tout au moins le Baccalauréat avant de s’engager dans des relations amoureuses sérieuses ( quoi de plus normal ! la présidente de l’association EducFilleMère ayant dans un passé, travaillé pour PSI-ABMS).
A cette date et en quatre ans de pratique, l’association a pu échanger avec 300 jeunes filles d’Abomey-Calavi (womey), de Glazoué, de Natitingou et parraine une vingtaine de ces filles, ceci sur fonds propres (son salaire) et des appels à personnes (deux on financé la formation à terme de deux filles-mères) de bonne volonté qui malheureusement, ne courent pas les rues.
L’histoire de Akossiwa DOKPODJO associée à ses rêves pour la jeune fille béninoise scolarisée, associée également à l’ONG qu’elle porte ; elle nous la raconte dans ce reportage-interview enregistré avec un téléphone-portable.