Femmes
Femme de Poigne…un autre type d’Amazones
Elles sont au nombre de vingt. Mariées, mères au foyer, célibataires; surtout des femmes engagées qui se sont refusées à la pauvreté, à la timidité, à toutes sortes de complexes et à l’ignorance face à une société de consommation en pleine et rapide évolution.
L’aventure a commencé en 2014 sur WhatsApp un des réseaux sociaux mobiles les plus en vogue actuellement. A l’entame, elles ont d’abord été inscrites sur des groupes dont les administrateurs. Des hommes qui en effet les ont identifiées comme étant des femmes à l’avenir prometteur, des femmes battantes.
Une fois les liens d’amitié tissés, elles ont senti le besoin de retrouver spécialement entre personnes de sexe féminin. Yanick fortunée KOUGNANDE, journaliste évoluant dans le milieu de la communication et de la littérature en a eu l’idée en première. Après l’entière approbation spontanée des autres dames contactées, l’idée se concrétise.
Les Secrets du Couvent mis en ligne
Au quotidien, elles échangent à bâton-rompu ou le plus souvent dans une chronologie souhaitée sur des sujets variés, des sujets de femme relatifs à la vie de couple, à l’infidélité, au divorce, à la polygamie, à la religion, aux us et coutumes. Le harcèlement en milieu professionnel est aussi abordé. Certaines parfois parlent de leurs expériences. Pour davantage édifier le groupe. Le sexe aussi est un sujet qui n’échappe pas aux débats. L’objectif ici est de se réunir pour mieux s’éduquer et se soutenir entre femmes.
L’autre volet des discussions concerne l’autonomisation des femmes, leur capacité à diriger, à pouvoir, à être des femmes responsables de grandes entreprises. L’Entrepreneuriat n’est pas un thème éludé parce que conscientes de ne pas pouvoir exercer toute leur vie professionnelle sous la direction d’un patron d’entreprise qui lui-même ne parvient pas à être régulier vis-à-vis de la fiscalité, et donc qui paie difficilement souvent le mois de travail ou les heures supplémentaires.
Toutes ses discussions dans une ambiance de fraternité dans laquelle le droit d’aînesse et l’entraide sont privilégiés. Des comportements adoptés qui les ont incités à sortir du cadre virtuel, s’organiser en communauté ou plus précisément en organisation non gouvernementale et offrir de leur temps et de leurs ressources maternelles pour la cause des enfants en situation de précarité.
Femmes de poigne ou Nouvelles Amazones
Autrefois, elles étaient présentes et vaillantes sur les terrains de combat pour gagner des espaces comme le faisaient leurs époux. Dignité, fierté et bravoure les caractérisaient. Nous parlons des femmes Amazones du Dahomey. A leur image, les Femmes de Poigne veulent être… mais pas avec des armes à poudre mais avec les armes du cœur.
Pendant les dernières fêtes de Noel en effet, elles se sont organisées entre elles pour initier l’événement à but non lucratif et à caractère social « Noel avec les Orphelins ». Elle consiste concrètement à une cotisation collective entre elles et à un appel à dons de différentes sortes afin d’offrir à un centre qui s’occupe des enfants en situation difficile, notamment des orphelins, des vivres et autres apports dont de telles structures ont toujours besoin.
De la joie au cœur des enfants à Tori-Bossito
Ainsi, le Samedi 27 Décembre 2014, l’Orphelinat Fontaine Divine situé dans la commune de Tori-Bossito, dans le département de l’Atlantique a reçu une délégation du groupe Femmes de Poigne. Elles avaient apporté sur les bras près de 300kg de maïs, environ 200kg de riz, des pains de savon, des bidons d’huile, des conserves et des jouets.
Michelle Anani, directrice de l’orphelinat tombe d’admiration pour l’œuvre maternelle dont elle est témoin. « C’est une joie immense, un honneur que vous nous faites. Nous en avions vraiment besoin. Nos prières vous accompagnent » résume-t-elle, prise d’émotion et de gratitude. Toutefois au nom des orphelins, elle invite toutes les personnes sensibles à emboîter le part aux Femmes de Poigne et sollicite avec insistance un partenariat avec ce groupe dont elle affectionne particulièrement l’appellation.
Pour Yanick fortunée KOUGNANDE, l’administratrice du groupe et initiatrice du projet, « nul n’est si pauvre qu’il ne puisse rien donné et nul n’est si riche qu’il n’ait besoin de rien ». Femmes de Poigne promet, au regard de la pertinence de cette action, sa présence chaque année aux côtés de l’enfance démunie pour un instant de joie et de bonheur partagé.
Ganiath BELLO