Culture

Miss Littérature ou les lettres au service de la jeunesse

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Carmen TOUDONOU, initiatrice du concours Miss Littérature

Nous l’avions annoncé il y a quelques mois dans un autre article sur ce même blog avec le titre « Hommage à Carmen Fifamé TOUDONOU, l’icône en devenir » . Aujourd’hui, elle prouve aux Béninois et au monde qu’elle est et va demeurer un potentiel unique et véritable sur lequel il faut et faudra compter maintenant et pour toujours. Nous n’allons pas nous excuser de la propagande que nous lui faisons parce que des faits nous donnent raison. Mesdames et messieurs, nous vous parlons à nouveau de Carmen TOUDONOU à travers le concours Miss Littérature qu’elle vient d’initier peu après la sortie de sa dernière oeuvre littéraire « Noire Venus »

Dans cet article, nous donnons la parole à près d’une dizaine d’hommes et de femmes qui décrivent ce qu’ils pensent de ce concours initié dans le but de mettre en valeur et inculquer aux jeunes filles de toutes les contrées du Bénin ce qu’il y a de beau dans les livres des écrivains béninois.

Après l’initiatrice qui a répondu à trois questions essentielles, les écrivains, musiciens et journalistes interrogés ont expliqué leur appréciation de ce concours.

Carmen TOUDONOU: Auteure et Initiatrice du Concours Miss Littérature

Ganiath BELLO: Miss Littérature est parti d’où ?

Carmen TOUDONOU: Au départ, c’était juste une idée un peu folle, évoquée au détour d’une conversation. Puis, nous nous sommes dit « pourquoi pas ? ». J’avais déjà organisé, deux années de suite, il y a une douzaine d’années, un concours de miss et mister, adressé aux jeunes filles et garçons des collèges. Déjà à cette époque, la devise de la compétition était « l’intelligence et la beauté ont un prix ». Mais je suis toujours restée avec cet arrière-goût d’inachevé, lié à la certitude que la beauté physique n’est pas un mérite… Pour ce coup-ci, j’ai eu la chance d’avoir à mes côtés Habib Dakpogan, Ines Sena et d’autres avec qui nous avons pu pousser la réflexion plus loin. L’objectif ici est d’amener les filles à chérir la littérature. Nous voulons aussi démontrer qu’on peut être passionné des livres sans être ringard, la ringardise n’étant par ailleurs pas un signe extérieur d’intelligence. Le dernier objectif est la promotion de la littérature, surtout celle de la littérature béninoise et des écrits de ceux qui vivent et travaillent au Bénin.

GB: Expliquez-nous ce en quoi consiste Miss Littérature

CT: Les étapes : nous avons eu une phase d’inscription. 44 jeunes filles se sont inscrites. Ensuite, nous avons organisé une présélection sous anonymat. 25 jeunes filles sont venues composer. Le jury était composé de Florent Eustache Hessou (Président), Akofa Haho et Hilaire Dovonon. Les dix meilleures sont donc connues et se préparent pour la finale du 02 juillet prochain, avec un roman dont elles feront le compte rendu « Amour de féticheuse » de Felix Couchoro que nous leur avons déjà remis.

GB: N’est-elle pas née pour sous peu mourir faute d’ambition véritable de des pouvoirs publics et mécènes qui n’existent presque pas dans le livre au Bénin

CT: Nous ambitionnons pérenniser le projet. Parce que certaines jeunes filles qui n’ont pas eu l’information à temps, se préparent déjà pour l’année prochaine. Parce que nous recevons des appels d’autorités et de personnalités qui nous encouragent à persévérer. Parce que beaucoup d’écrivains, d’enseignants, d’éditeurs et même de personnes qui ne sont pas à priori du domaine littéraire ont spontanément accueilli le projet et l’ont fait leur. Il est vrai que pour cette première édition, nous avons manqué de l’accompagnement de certaines sociétés à cause de contraintes liées au décaissement. Nous espérons juste que les années prochaines seront plus fastes. Une personnalité a annoncé sa volonté d’être le parrain de la prochaine édition. C’est des élans qui vont au-delà de nos espérances, et qui nous déterminent à faire de Miss Littérature, un label béninois.

Habib DAKPOGAN: Écrivain et Membre du Comité d’Organisation

Miss Littérature c’est pour moi la plus belle réplique à toutes les initiatives qui tendent à faire croire que la femme devrait faire valoriser ses atouts physiques pour se faire une place dans la société.

C’est pour moi une activité d’une rare densité parce qu’elle veut montrer que la lecture est l’acte fondateur de toute culture personnelle et que les filles peuvent vendre autre chose que ne serait-ce que l’idée d’être charmantes.

 Thanguy AGOI: Journaliste

Miss littérature est une particularité littéraire innovante et prospective. J’ai toujours eu un faible pour « le nouveau  » (même si je suis passé maître dans la prudence). On se plaît à le rappeler, et même les plus incultes,  qui n’ont peut-être jamais eu la malheureuse occasion de voir la couverture d’un livre,  se satisfont de le répéter à tue-tête : les enfants ne lisent plus.  Cette initiative est pour moi une réponse, qui exhorte et encourage à la lecture chez les jeunes.  Les plaintifs éternels ont donc une bonne raison de se taire enfin,  même si on peut me répondre qu’il y a bien d’autres initiatives allant dans ce sens.  C’est ici alors que je relèverai l’autre dimension spéciale de cette activité. Dans ma petite expérience d’une dizaine d’année de présentation d’émission de littérature  radio télé, et de professeur de français, j’ai rencontré très peu de femme en tant qu’auteur mais surtout en tant que férue tout court. Non seulement elle nous propose à voir des jeunes filles s’intéresser aux livres mais aussi,  elle participe de ce fait à la formation d’une pépinière certaine.  Parce que c’est en lisant qu’on a envie d’écrire, et qu’on écrit bien.  Je veux me hasarder à un pari : les futures romancières, nouvellistes,  poétesse, essayistes, conteuses…sont déjà entre les mains de Carmen TODONOU, initiatrice de cette particularité. Bon vent au service du livre.

Akofa Myrtille: Poétesse

Miss Littérature a tout de suite reçu mon admiration et mon humble soutien car l’idée a été bien pensée et les objectifs très nobles. Dans un Bénin où la culture se limite au bling-bling des gâteaux à partager entre soi ou des pourcentages à s’octroyer sur le dos de projets bien pensés, ce concours vient redorer le blason de la littérature féminine depuis la souche.  Pour avoir été membre du jury de la présélection de ce concours, j’ai lu des copies intelligentes et agréables à lire. Contrairement aux idées reçues, les jeunes se cultivent et ne demandent qu’à s’affirmer à travers de pareilles initiatives. J’ose croire qu’on n’alimentera pas à nouveau un prix du genre, de calomnies, de coups bas et de mesquineries comme nous en avons le secret sous ces cieux. Que vive Miss Littérature donc!

Colince Yan: Écrivain et Journaliste

En matière de littérature, pas besoin de regarder dans la culotte pour jauger le talent. L’approche genre de ce concours lui offre une proximité avec les  »Miss machins »; confusion dont on aurait pu se passer. Voilà ! Surtout que c’est parti pour être dans quelques années un rendez-vous de référence. Dans trois quatre années, quand Miss littérature aura établi sa notoriété, les jeunes garçons passionnés de littérature diront  »Pourquoi seulement elles ? »

 Mechac Adjaho: Musicien

  1. Une compétition littéraire à l’issue de laquelle les meilleurs savent qu’ils ont eu chaud sur le parcours. De vrais ouvrages. Un vrai jury. Avec un soupçon d’intelligence et de glamour (ici l’aspect genre importe peu)
  2. La société, par ce concours et dans une démarche  pédagogique, réapprend à plébisciter les femmes qui ont un faire-valoir non acrobatique, celles qui sont cultivées et peuvent faire progresser le monde par les idées.
  3. Enfin, pour le  spécialiste des questions d’éducation artistique que je suis (modestement), former des miss Littérature aura une répercussion inévitable sur le public du livre dans quelques années. Une fois mères-leaders, les femmes impactées par ce concours pourront transmettre la flamme à leur progéniture

Bamidélé Jisleine ADIMI : Journaliste

 

Miss littérature est une très belle et noble initiative.  Avec ça, les jeunes filles sauront désormais qu’il ne suffit d’avoir un beau corps pour prétendre être belle.  La beauté doit être évaluée dans toute sa plénitude : le physique d’accord, mais aussi l’intellect.  Et c’est ce que promeut je crois miss littérature.  Et la culture de l’intellect ne peut s’acquérir tant qu’on ne s’intéresse pas à la lecture.  Aujourd’hui les livres sont délaissés au profit des réseaux sociaux via les smartphones et les Telenovela. Très peu de jeunes s’intéressent aux livres et le résultat vous le connaissez: ils s’expriment mal,  sont pas capables d’argumenter de façons soutenue telle ou telle situation, ils ne peuvent même pas vous écrire un texte cohérent.  Je pense qu’avec le concours Miss Littérature,  les jeunes filles trouveront le repère qui leur manque pour être des femmes accomplies physiquement et intellectuellement.  Je voudrais témoigner toute mon admiration au comité d’organisation.  Je les félicite pour cette noble initiative et les encourage à aller de l’avant.  Bravo à toute l’équipe de Miss Littérature dirigée de fort belle manière par ma consœur Carmen Toudonou

Hilaire DOVONOU : Écrivain

Parvenir à faire un alliage du fait culturel avec la beauté physique est une aspiration noble. Miss littérature,  telle que conçue et menée par Carmen et son staff d’organisation tente de fusionner deux beautés,  celle de la contemplation du regard avec celle de la contemplation de l’âme. Les yeux et le cœur, ensemble pour regarder dans la même direction.  C’est de l’amour, de l’amour… Pour moi,  c’est une élégante façon  d’aimer la vie, unir autrement le ciel à la terre.

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Ganiath BELLO

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Les Cahiers de Ganiath

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