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Côte-d’Ivoire : face à un contexte restrictif, des femmes DDH réclament plus de formation et de protection
Mars 2020, nous étions en Côte-d’Ivoire.
Des témoignages saisissants. Parmi les 13 Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH), certaines ont exposé le revers de leurs combats. Des luttes en faveur de la Démocratie, de la liberté d’expression et d’action. C’est au cours de la première rencontre trimestrielle d’échanges avec les FDDH et les DDHV. Un rendez-vous pendant lequel le Programme de Renforcement de Promotion et de Protection des FDDH et des DDHV du ROADDH est expliqué aux participantes.
J’ai perdu mon droit pour avoir défendu celui des autres
Des femmes DDH pour plus de formation et de protection
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Pour contribuer à la protection des FDDH et des DDHV dans la sous-région ouest africaine, deux défis majeurs restent à relever. En premier, nécessité de renforcer les capacités des FDDH et DDHV en protection physique et sécurité numérique. Egalement sur les mécanismes de protection des Défenseurs des Droits de l’Homme. En second lieu, un effort de sensibilisation doit être fait aussi bien à l’endroit des populations que des pouvoirs publics. Compte tenu du manque d’information, divers ateliers de formation doivent être animés sur les mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de protection DDH et sur les Droits de l’Homme en général. Il faut également outiller les femmes sur le processus de plaidoyer au niveau national, régional et international pour une meilleure protection.
Sensibiliser les femmes DDH
La CIDDH s’est engagée à remettre en confiance les FDDH et les appuyer en termes d’assurance, de coaching et d’accompagnement. De même, il est nécessaire de renforcer la sensibilisation pour un changement de mentalité de la gente féminine.
Les FDDH des autres régions du pays ont souhaité que le système d’information et de communication soit décentralisé à leur niveau. « Elles estiment que les femmes de leur localité ne connaissent pas leurs droits ». L’Etat, également, doit prendre ses responsabilités. Il doit, notamment, travailler à l’élaboration et au vote d’une loi qui protège mieux les activistes, mais surtout, veiller à son application.
Les Recommandations
Entre autres recommandations, il faut « éviter d’utiliser son charme pour obtenir des privilèges, les rapports sexuels avec les hommes du milieu des DDH au risque de perdre sa crédibilité et éviter de se rendre seule en cas d’interpellation ou de convocation…».
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Les militants des Droits de l’Homme doivent travailler dans la légalité et en réseau pour plus d’efficacité. Aussi, doivent-ils savoir se replier en cas de menaces répétées et privilégier « la collaboration avec les réseaux, les organisations internationales de promotion des Droits de l’Homme et continuer à travailler dans l’ombre ».