J’ai fini le livre de Robert Stevenson, l’Etrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde.
Cet ouvrage est d’une éloquence et d’une élégance que l’on retrouve peu dans les romans des contemporains. L’on peut le comprendre. Les pages chaque fois tournées, renouvellent aux yeux de la lectrice le style paradoxalement pesant et lumineux d’un français d’une époque antérieure. Normal, une œuvre de la fin du siècle 18 dont on ne s’en sort pas lucide mais plutôt critique.
Notre essence et notre simpliste existence sont gorgées de dualités ou d’éléments doubles. Deux yeux, deux narines, deux oreilles, deux lèvres où qu’elles se trouvent, deux jambes, deux bras, deux seins pour les femmes, deux testicules pour les hommes etc. Pour ce qui est de visible.
Lorsque l’on s’éloigne de l’humanité et qu’on en vient aux choses et autres, on a le recto-verso, la gauche et la droite, le noir et le blanc n’en déplaise aux couleurs intémédiaires, l’amour et la haine, le ciel et la terre, Dieu et le diable, le bien et le mal, le clair et le sombre, les ténèbres et les lumières…
Justement, cette oeuvre demeure unique en tout point de vue à partir du moment où non seulement elle évoque énormément et singulièrement cette dualité mais le fait surtout au travers d’un seul et même personnage qui constamment se métamorphose à son gré, à l’insu de tous et n’éveille point le moindre soupçon.
Thiebou Dieune
Si au départ, la lectrice a pu naïvement, peut-être comme le notaire M. Utterson, pensé que M. Hyde était une connaissance désapprouvée par le cercle d’amis du Dr. Jekyll, elle reste perturbée lorsqu’après le décès de l’un et de l’autre qui sommes toutes, sont en fait une seule et même personne, et qu’aux travers des confessions, elle apprend la supercherie entretenue par l’écrivain sur plus du ¾ du volume livresque.
Une dualité du bien et du mal, le bien représentant assez bien le Dr. chimiste devenant M. Hyde, le mal incarné avec un vilénie affreuse, rigoureuse et jamais imaginée lorsqu’il se gorge de mixtures chimiques relevant de l’ordre de la magie noire.
Cette dualité incarnée dans le livre de Stevenson, nous la retrouvons dans le célèbre clip vidéo de Michael JACKSON, roi de la pop THRILLER qu’il a écrit avec le scénariste John LANDIS. Prendre un aspect de monstre à la pleine lune et redevenir humain dès que le jour se lève. Une chanson sortie en Décembre 1983 et inspirée du film d’horreur ‘’Le Loup Garou de Londres’’ du même scénariste américain John Landis.
On pourra peut-être dire que cette œuvre a beaucoup inspiré au cinéma au regard de la similitude qu’on peut remarquer en lisant L’étrange cas du Dr. Jekyll et de M. Hyde et comparé aux nombreux films d’horreur où une seule et même personne prend successivement l’aspect de deux personnages diamétralement opposés sur le plan physique, moral, social et éthique.
Symphorien d’Almeida
Une dualité qui en permanence vit et tiraille au quotidien l’être humain. Elle, se manifestant par le bien et le mal, définit l’identité de cet être à chaque fois qu’il est appelé à faire un choix, à penser, à opiner, à agir selon ses convictions, ses principes, ses réalités et parfois selon sa classe socio-professionnelle et sa religion.
Le livre de Robert Louis Stevenson, sans tout de suite se l’avouer, est une satire unique en son genre puisqu’elle questionne l’être humain sur sa véritable identité, entre celle du bien et du mal, laquelle il privilégie le plus. Une caricature tragique de l’espèce humaine parce qu’à terme, le mal, la vilénie qu’est M. Hyde a semblé l’emporter sur le bien, représenté ici par le Dr. Jekyll.
Dans la forme, ce livre est simplement et également une bénédiction. Parce que le lire est une véritable délivrance pour l’esprit littéraire qui se disait emprisonné dans un pré-carré où il est imposé de respecter un certain nombres de normes didactiques un peu trop strictes lorsque l’on veut faire de la littérature française.
Waoo très intéressant tout ça.
Se cultiver est un must
Merci beaucoup Mme MOUSTAPHA-SOULE pour le retour. C’est si bien dit, la lecture est le secret…