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Mauritanie : Les FDDH n’ont pas une bonne popularité et demandent l’adoption d’une loi de protection
Mauritanie, Nouakchott, Octobre 2020
Le FONADH (Le Forum des Organisations Nationales de Droits Humains) est de plus en plus soucieux de la situation des Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) et des Défenseurs des Droits Humains les plus Vulnérables (DDHV) en Mauritanie. C’est pour quoi, le 03 octobre 2020, un programme de renforcement de la protection et de promotion à leur profit a été organisée. C’est sous l’impulsion du Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH).
Ils sont au nombre de 15 à savoir : douze (12) femmes et trois (3) hommes à participer au Programme de Renforcement de la Promotion et de la Protection des FDDH et des DDHV. Déroulée dans 11 pays africains, le FONADH a conduit ce programme en Mauritanie.
« De quelle protection ont besoin les Défenseurs des Droits Humains en Mauritanie ? », c’est le thème autour duquel ont tourné les échanges entre les Femmes Défenseures des Droits Humains et les Défenseurs des Droits l’Homme les plus Vulnérables. Mamadou SARR et Aicha SY LALLA, respectivement Secrétaire Exécutif et Secrétaire Exécutive Adjointe du FONADH ont dirigé cette rencontre. Elle a également fait l’objet de témoignages des acteurs ayant été victimes de diverses formes de violations dans la pratique de leur métier.
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La situation des FDDH et des DDHV !
Les objectifs de cette session sont « d’échanger sur la situation des Défenseurs des Droits Humains dans l’exercice de leurs activités en Mauritanie. Un accent est mis sur les Droits des Femmes Défenseures ; répertorier les formes de violations subies et mettre en place des mécanismes pour renforcer la protection des DDH ». L’ensemble de ses axes va permettre de contribuer à une meilleure protection des FDDH et des DDHV dans la sous-région ouest africaine à travers la formulation d’un plaidoyer. Par ailleurs, plusieurs freins à la protection ont été relevés. Il s’agit du contexte démocratique dans lequel le pays se trouve depuis 2014 marqué par la prise du pouvoir par les militaires et la stigmatisation dont fait l’objet la femme dans la société mauritanienne.
Les DDH sont menacés dans l’exercice de leurs activités
La peur, la méfiance, la jalousie, l’absence de tolérance mutuelle des acteurs et le manque de communication entre les acteurs… sont d’autres facteurs subjectifs qui constituent une entrave au libre exercice des FDDH et des DDHV dans le pays.
En Mauritanie, on observe une flambée de représailles des Défenseurs des Droits Humains par les gouvernants. Aussi, l’ignorance des acteurs des mécanismes juridiques qui protègent les Droits Humains et les DDH. Dans l’exercice de leurs activités, les DDH sont constamment harcelés et surveillés clandestinement. Leurs faits et gestes sont contrôlés. Ils reçoivent des menaces qui touchent très souvent la vie de leurs familles. Les plus déterminés parmi eux sont victimes d’arrestations arbitraires, de chômage forcé, d’emprisonnements…
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L’Etat ne protège pas les DDH
Aux dires des acteurs présents à cette rencontre, l’environnement politique et juridique n’est pas favorable à l’exercice des activités des DDH en Mauritanie. Ils sont abandonnés. Le pouvoir public ne s’occupe guerre de leur sécurité aussi bien physique que financière. L’Etat mauritanien est pourtant signataire de plusieurs Conventions et Accords relatifs aux Droits Humains.
Les participants soulignent qu’il est du ressort de l’Etat de protéger les activistes en leur garantissant de meilleures conditions de travail. Pour le cas particulier des FDDH, les Nations-Unies ont adopté une résolution en 2013. Cette résolution recommande l pays signataires à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des FDDH.
Les populations sont ignorantes du rôle des activistes
Les FDDH et les DDHV n’ont pas le soutien des communautés qu’ils sont censés protéger. Les populations sont ignorantes du rôle des activistes sur le terrain. Il faut remarquer que l’ensemble de ces faits constituent un obstacle à l’exercice de l’activité des Défenseurs des Droits Humains qui sont très souvent obligés d’abandonner faute de moyens.
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Il faut une loi qui protège mieux !
Au-delà de ces maux et des stratégies proposées pour y faire face, des recommandations sont aussi adressées à l’Etat. Entre autres, faciliter l’adoption d’une loi qui protège mieux les Femmes Défenseures des Droits Humains (FDDH) et les Défenseurs des Droits l’Homme les plus vulnérables (DDHV) en Mauritanie.