Culture

Pendant huit jours, le Fitheb ouvre ses portes aux populations environnantes.

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Eric H. HOUNKPE à droite, Dine ALOUGBINE au centre et un des administrateurs du Fitheb pendant la cérémonie de lancement

Un samedi 08 Avril 2017 aux environs de 10 heures. Dans les alentours du passage à niveau de l’avenue Steinmetz à Cotonou, tout dans le geste des passants et des résidents semble normal, ordinaire, habituel. Sauf à la devanture du Fitheb, le Festival International de Théâtre du Bénin (Fitheb) où un groupe de musiciens traditionnels locaux armés de leur tam-tam en bandoulière et autres instruments, font chanter et danser une quinzaine de jeunes entourés des populations environnantes. L’appel au démarrage de la semaine du théâtre béninois (STB) s’est déroulé ainsi. Dans une ambiance bon enfant.

La STB pour une médiation culturelle de proximité.

Le Fitheb doit être en permanence animé. Des programmations de spectacles doivent constamment être faites, et la salle de théâtre toujours occupée par des spectateurs d’une part, des hommes et femmes de scène d’autre part. C’est pour cet idéal

que rêve le directeur du Fitheb Eric Hector HOUNKPE qui a initié la STB, Semaine du Théâtre Béninois, une biennale qui a lieu l’année où le Fitheb qui est aussi une biennale n’est pas au rendez-vous. Selon lui, c’est ‘’l’une des innovations que nous avons essayé d’apporter pour mettre en relief les pratiques théâtrales de chez nous parce que le Bénin a fait l’option du théâtre comme un phare, une vitrine internationale en matière d’art.’’ Plusieurs activités sont prévues pour occuper la population qui se déplace dans le but de mieux connaitre et de se familiariser avec le festival‘’.

Du 08 au 15 Avril au siège de la structure, il est prévu ‘’Visitons le Fitheb’’ qui est une sorte de journées portes ouvertes sur le festival. De 08h à 17h, ‘’nos compatriotes qui sont dans l’environnement qu’ils soient résidents ou en activité commerciale sont invités à passer au Fitheb, y entrer et se renseigner. Qu’est-ce que vous y faites maintenant ? Qu’est-ce qu’on peut voir ? Quel spectacle vous programmez ? Ils ont le droit de nous le demander, nous avons le devoir de leur répondre. L’entrée est gratuite’’, explique le directeur. Après, de 17h à 19h pendant toute la semaine, la scène est libre. Des slameurs, des conteurs, des poètes, des humoristes, des comédiens l’occupent afin d’égayer le public. Des lectures scéniques sont aussi prévues. Eric Hector HOUNKPE invite toute personne désireuse de faire connaitre ses textes ou son art de la scène à se manifester pour se faire enregistrer. A la question de savoir pourquoi la scène est aussi ouverte pour d’autres arts en dehors du théâtre, l’initiateur répond : ‘’ Nous voulons célébrer le théâtre dans toutes ses formes. La poésie sur scène est une mise en scène donc une sorte de théâtre autant que le slam, le conte, l’humour. Donc il faut accepter les diverses formes que le théâtre emprunte aujourd’hui’’.

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Un comédien Jean-Louis sur scène pendant la cérémonie

‘’Le théâtre béninois d’aujourd’hui’’

Le jour clôture de la semaine du théâtre béninois c’est-à-dire le samedi 15 Avril, de grands noms du monde littéraire, théâtral béninois tels que Dine ALOUGBINE, Ousmane ALEDJI, Hermas GBAGUIDI, Florent Eustache HESSOU et Fernand NOUWLIGBETO sont conviés à animer une conférence débat sur le thème « Le théâtre béninois d’aujourd’hui ». ‘’ C’est évident qu’on n’est plus hier, qu’on est aujourd’hui. Qu’il y a une évolution sociologique, cosmologique… Ce que nous voulons faire, c’est de donner à voir les dramaturges d’aujourd’hui, des personnes qui écrivent des textes propres au théâtre dans notre temps actuel, ceux qui les mettent en scène, les acteurs qui prêtent leurs corps et leurs voix pour interpréter ces textes…’’, ainsi parle le premier responsable du Fitheb pour justifier le choix de ce thème. Il ne manque ni de mots, ni d’inspiration pour argumenter le choix de la thématique et poursuit en ces termes : ‘’L’idée est d’évaluer en gros depuis une vingtaine d’années, quelles sont les difficultés que les praticiens de chaque sous-secteur rencontrent, que faire pour que chaque difficulté trouve un début de solution…C’est un scanner du monde du théâtre béninois’’

Faire le pont entre hier et aujourd’hui

Plusieurs objectifs sont à la base de cette initiative. Notamment le pari de corriger l’absence de fréquentation du Fitheb par les populations environnantes. ‘’C’est notre erreur, il faut le reconnaitre et aller à la recherche de ces personnes-là qui ont bien envie de spectacle’’, insiste M. HOUNKPE. Trouver aux créateurs d’aujourd’hui un moment, une vitrine pour s’exprimer. L’un des objectifs cruciaux de la semaine du théâtre béninois est comme le suggère Jean Pliya dans ‘’les Tresseurs de Corde’’, tisser l’ancienne corde au bout de la nouvelle. Il s’agit donc de ‘’tisser le lien, de faire le pont. C’est une nécessité. Quoiqu’on dise, nous sommes en train de partir et il ne faut pas laisser une maison vide. Les jeunes qui font beaucoup d’efforts, il faut leur tendre la main, qu’ils comprennent qu’ils sont appelés à rentrer dans un réseau…ce qui va les encourager à davantage produire. Parce que nous, quand on sera pépère, il faut qu’il y ait des jeunes qui tiennent la baraque’’ affirme l’homme de scène.

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La compagnie  »Les Miroirs Perdus »

Pendant la cérémonie officielle de lancement de la semaine du théâtre béninois, plusieurs promoteurs culturels et passionnés de l’art ont salué l’initiative qui souffre du  »nerf de la guerre » selon le promoteur culturel Oscar KIDJO, qui a applaudi l’engagement du directeur du Fitheb et de ses plus proches collaborateurs. Idem pour le célèbre metteur en scène Dine ALOUGBINE, fondateur de l’EITB, l’École Internationale de Théâtre du Bénin. ‘’Ce qu’on doit faire du Fitheb, c’est ça. Il doit être permanent en nous’’ a-t-il dit. A l’occasion, la scène a été occupée par plusieurs jeunes artistes béninois dont Didier Sédoha NASSEGANDE, Jean-Louis KEDAGNI, Judicaël AVALIGBE, Cybelline de SOUZA et la compagnie de danse Les miroirs perdus.

Ganiath BELLO

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Les Cahiers de Ganiath

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