Depuis quelques semaines, je regarde très souvent et en priorité les statuts d’une de mes connaissances virtuelles sur le réseau social Facebook. Pourquoi? Il y montre toujours, beaucoup de fesses et de poitrines de femmes africaines. Je ne donnerai pas son identité ici. Ce n’est pas la peine. Peut-être qu’il se reconnaitra en lisant ce poste. D’ailleurs, il ne m’a pas non plus demandé de lui faire cette publicité.
Bref, j’y vois donc beaucoup de vidéos format Tik Tok, Likee et autres des poitrines et des fesses de femmes noires. Elles sont enroulées toujours dans de petites tenues, des vêtements très moulants, très sexy voire plus. Toutes ces femmes sont très belles et ont des corps de rêves. Ces vidéos montrent combien leurs fesses sont volumineuses et malléables, portées par des hanches qui réveilleraient la libido d’un prêtre catholique qui pourtant a fait vœu de chasteté.
Mais souvent quand je finis de regarder ces contenus, je demeure insatisfaite. Parce que le beau qu’elles prétendent montrer à travers ses vidéos ne s’y trouve pas. Juste de l’incitation à la pornographie, au voyeurisme, au viol en masse, au dénigrement, à l’infidélité et à la chosification de la femme.
A la limite, je prends pitié pour ces belles sirènes. Parce qu’elles ont des corps parfaits grâce au bistouri ou pas, et surement sont convaincues que leur corps qu’elles exhibent autant, est leur plus grande richesse. Elles les portent donc comme un trophée.
Mark Zuckerberg est milliardaire grâce à Facebook, Instagram. Steve Jobs, malgré sa disparition, son patrimoine financier se développe, grâce à Apple. Elon Musk est devenu cette année l’homme le plus riche du monde (même s’il est déjà détrôné par Jeff Bezos qui a repris sa place traditionnelle) grâce à Tesla Motors et SpaceX. Jeff Bezos est le premier et le meilleur vendeur du monde avec Amazon. On respecte énormément Nelson Mandela grâce à ses luttes contre la ségrégation raciale et la domination blanche. Thomas SANKARA est encore adulé au Burkina-Faso et dans l’Afrique entière pour ses combats pour l’émancipation nationale, la liberté des femmes, la lutte contre la corruption.
Légaliser l’avortement pour sauver des vies
Ces gens savaient ou savent pour ceux qui vivent encore que leur corps n’est pas une richesse fondamentale et qu’ils ont leur esprit, leur intelligence, leur conviction, leurs principes, leur éducation, leurs pensées, leur patrie comme richesse à exposer, à exhiber, à défendre, à montrer aux yeux du monde.
Je n’oserai jamais penser que ces femmes n’ont pas tout cela en elles, je dirai plutôt qu’elles privilégient les likes, les vues au détriment de leur dignité, du nom de famille qu’elles portent.
De la pornographie de l’image écrivait-on déjà en 2018 dans un article de Paris Match titré »Le nouveau visage, c’est les fesses ». Ce constat a pris de l’ampleur avec l’arrivée du coronavirus, des confinements, et la flambée du nombre d’abonnés sur le réseau social Tik Tok.
Certaines personnes verraient là l’expression des femmes libérées, qui s’aiment elles-mêmes plutôt qu’attendre d’être aimées, le résultat de combats pour l’indépendance psychologique et physiologique, des combats comme le féminisme et l’acceptation de soi malgré ses rondeurs et ses kilogrammes de trop. Le résultat de luttes contre la grossophobie. Tant mieux.
Le monde virtuel numérique n’est que le miroir des humains que nous sommes
Mais après, a-t-on pensé aux dizaines de millions d’adolescentes et d’adolescents sur ce même réseau social et les autres aussi? A-t-on pensé que des parents avant même les 13 ans de leurs enfants, leur achètent téléphone portable et un abonnement illimité à la connexion internet? A-t-on pensé que ses propres enfants peuvent voir ses images? Ou ces questions sont-elles inutiles, rétrogrades parce que la fin du monde est là, bien réelle et ce ne sont que ses manifestations? Il se pourrait.
Bonjour dame Ganiath. Je viens de connaître votre blog grâce aux cours de CFI et à première vue, j’aime bien. D’ailleurs, je vous félicite pour le travail que vous accomplissez.
Les civilités finies, j’aimerais donner mon point de vue suite à la lecture de votre article.
Penser que les créatrices (parce que vous n’avez parlé que des femmes) de contenus sur les réseaux sociaux doivent créer en tenant compte de la sensibilité de la jeune génération, c’est avoir une vision utopique de notre société. En réalité, elles n’ont de compte à rendre à quiconque.
D’ailleurs, Tik-tok présente plus que ces vidéos à caractère sexuel. C’est un marché où chacun se dirige vers son met de prédilection. Et puis, tant que la demande existera, l’offre doit pouvoir suivre. De plus, n’oubliez pas que ces dames utilisent aussi ces canaux pour se faire de l’argent.
Et si je suis d’accord avec vous que l’éducation des plus jeunes en pâtit, je pense de mon côté qu’il faudrait un contrepoids. Au lieu de garder le regard figé sur la poutre qu’on provenir de l’autre, travaillons plutôt à semer la passion pour des activités saines à nos frères et sœurs.
Au plaisir de vous lire.
V-kpat